britney on t'aime!

voila un article paru dans le journal 20 minutes:

Reuters ¦ Britney Spears aux MTV Video Music Awards 2007 à Las Vegas

Oups, elle l'a refait. Britney Spears est remontée sur scène, dimanche soir à Las Vegas. Un show que la critique a démonté. Soyons francs, on n'a pas toujours été les derniers à ricaner mais nous voulons malgré tout défendre celle qui reste la reine de la pop. Car Britney est bourrée de qualités:

- Sexy. Adieu l’adolescente chétive, place à la femme Spears. Sa plastique a gagné en formes, en lignes rondes, douces. Ses cuisses tremblent doucement au son de la musique alors que ses seins, comparables à ceux d’Anita Ekberg dans la «Dolce Vita», battent la mesure. Sa chair est rebondie, son teint doucement hâlé. Ses lèvres ont langoureusement grossi alors que son regard de braise invite à l’étreinte. En un mot, elle est devenue douloureusement pulpeuse.

-Inventive. N’est pas Michael Jackson qui veut. Et c’est tant mieux. Britney est quelque peu maladroite. Enchaîne des mouvements hésitants. N’est pas sûre d’elle. Elle nous offre ainsi un superbe spectacle loin des mécaniques huilées et consensuelles de ses rivales. La chorégraphie ne se dévoile ainsi pas trop vite, n’est pas trop lisse. Et évite de glisser trop vite sur un show qui mérite que l’on s’y attarde.

- Déjantée. A ses débuts, Britney est une blondinette nunuche et sautillante qui raconte à qui veut l’entendre qu’elle veut rester vierge jusqu’au mariage et que Dieu lui a donné la foi (euh non, ça c’est pas elle, c’est l’autre…). Aujourd’hui, la blonde affiche deux mariages éclair, deux enfants, des pétages de plomb en tout genre et de très mauvaises fréquentations (Paris Hilton). Mais nous, entre la sainte-nitouche aseptisée et la mère de famille déjantée, on a choisi notre camp.

- Normale. Pendant que les starlettes vomissent leur salade verte et jouent à «plus maigre que moi tu meurs», Britney carbure à la junk food et aux grossesses rapprochées… Alors forcément, elle fait du gras. Et comme elle n’a pas renoncé aux tenues minimalistes, on suit son poids à la trace et on sait très vite si elle a pris un menu XXL la veille. A Hollywood, la fille est obèse. D'après nous, elle est juste normale.- Subversive. En se rasant entièrement la tête, Britney a suscité la stupeur des fans et l'extase des paparazzi. Nous, on trouve que c'est un joli pied de nez à ses consœurs à la crinière toujours et encore plus blonde. Nous, on pense Sigourney Weaver qui dégomme des aliens, Sinead O' Connor qui déchire la photo du pape. Ca a un peu plus de gueule que Christina Aguilera, non?

-Narrative. Mais il faut aussi écouter Britney. Que nous dit-elle? Beaucoup de choses car elle ose, enfin, parler d’elle. Le mot “bitch” au début de sa chanson résonne comme autant d’insultes machistes balancées au visage des femmes-objets et prend ici le statut d’une dénonciation courageuse. L’artiste nous dit que tout le monde la regarde au milieu des flashs qui crépitent alors que le public, jamais rassasié, en redemande (“gimme more”). Sartre disait : “l’enfer, c’est les autres”. Mais Britney dépasse cette constatation existentialiste pour relever le défi (“they want more? We’ll give more”). Elle ne se contente pas d’être une chanteuse, elle s’accomplit en tant que star.